mardi 2 juin 2015

Handicap et action syndicale : du mordant, du mordant , du mordant....

Handicap et action syndicale : des victoires au bout du combat

PUBLIÉ LE 26/05/2015 À 11H00par webmaster
Témoignage de Marie-Pierre Cadario (Sgen-CFDT Limousin). Ce texte est la version complète de l'article paru dans Profession Éducation n° 237 (mai 2015).
C’est en travaillant avec une collègue malade, qui avait une reconnaissance en qualité de travailleur handicapé (RQTH), que j’ai commencé à m’intéresser de près au sujet du handicap.
Cette personne avait un allègement de service, or, au syndicat du Sgen Limousin, la collègue qui siège à la commission administrative paritaire départementale (CAPD) m’a alerté au moment du mouvement : aucun personnel n’était affecté au complément de son temps partiel.
FANTAISIE ADMINISTRATIVE
marie-pierre cadarioAprès avoir vérifié que la collègue concernée avait bien fait sa demande, nous avons contacté l’administration qui nous a alors annoncé que tous les allègements de service étaient refusés, allant jusqu'à nous demander si nous voulions bien prévenir les collègues qui se trouvaient dans ce cas car la responsable de la division du personnel n’osait pas le faire…
La décision de l'administration était de proposer à notre collègue un temps partiel sur autorisation en lieu et place de l’allègement de service. Le Sgen-CFDT a rappelé qu'il s'agissait d'un droit, et expliqué qu’en bénéficiant d'un allègement de service, cette collègue pouvait travailler régulièrement, alors qu’à plein temps, sa fatigue était à l'origine d'arrêts maladie réguliers. Tout le monde avait à y gagner... mais l'administration n'a rien voulu savoir. Il a fallu un référé du tribunal administratif pour faire appliquer la loi. Ravie, la collègue a clamé que le Sgen-CFDT l’avait aidée, nous faisant ainsi de la publicité.
RESSOURCES... HUMAINES ?
D’autres personnels en situation de handicap se sont donc adressés à nous. Et les écouter est édifiant : faire simplement valoir des droits est très compliqué dans notre univers ! La situation la plus ubuesque est celle d’une collègue malade et en fin de droit au niveau des congés pour raison de santé. Le médecin du rectorat l’ayant déclarée inapte à enseigner devant une classe entière, elle a fait une demande de poste adapté qui lui a été refusée. Finalement, l'administration lui a proposé une mise en disponibilité automatique ou un départ à la retraite (elle a 47 ans !). L’argument de l'administration était qu'elle ne pouvait pas enseigner sur son poste du fait de son inaptitude mais que son temps de congés maladie était épuisé, ajoutant d'ailleurs qu'elle aurait quand même pu anticiper en demandant le poste adapté deux ou trois ans plus tôt ! Mais comment peut-on demander à quelqu’un de se convaincre, plusieurs années à l’avance, que son état de santé ne va pas s’améliorer ? Selon la maladie, selon le handicap, une telle anticipation peut être délétère.
Au niveau du Sgen Limousin, nous nous retrouvons régulièrement confrontés à des situations dans lesquelles l’administration ne respecte pas le droit. La loi impose à l’employeur d'adapter le poste de travail en fonction du handicap, et non pas seulement de proposer, comme le fait l'administration, quelques postes adaptés. La loi fixe d'ailleurs précisément à 6 % le taux minimal de recrutement de personnels handicapés sous peine d’amende. Lors d'une réunion du Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) en septembre 2014, la directrice des ressources humaines du rectorat a annoncé des embauches pour employer 3 % de personnels handicapés et une offre de solutions pour les personnels disposant d'une RQTH. Pour la petite histoire, les solutions étaient... surtout des sonotones !
PUBLIC / PRIVÉ : DES OBSTACLES IDENTIQUES POUR LE HANDICAP
Les problématiques du privé et du secteur public se rejoignent : un médecin déclare une incapacité, un employeur refuse d’adapter un poste de travail, et le salarié se retrouve soit licencié soit mis en disponibilité. La systématisation (illégale !) de la disponibilité aggrave la fragilité de la personne malade qui ne perçoit plus de revenus et renforce son sentiment de culpabilité (« elle n'avait qu'à anticiper »). Quant au licenciement pour inaptitude, le salarié touché mettra deux fois plus de temps qu’un autre à retrouver un emploi.
LE RÔLE DU SGEN-CFDT
Il y a encore du chemin pour ancrer ce sujet dans nos habitudes militantes. Ces questions requièrent une bonne connaissance afin de savoir identifier les situations à risque, trouver les interlocuteurs et les leviers à activer pour aider les personnels en difficulté. Mais qu’est-ce qui nous empêche d’aller vers un collègue en congé de longue maladie et/ou de longue durée pour envisager avec lui sa situation ? Pour l’aider à préparer la suite, l’accompagner dans les moments compliqués, lui indiquer les ressources et les procédures… Voilà de quoi faire aussi de la syndicalisation.

Réforme du collège : l'Ecole sujet de préoccupation majeure de la société francaise

Désintox de la semaine : voir Naples et mourir…

dessin désintox
“J’ai peur du passé, du présent, du futur, du passé simple et du plus-que-parfait du subjonctif.”
Georges Wolinski


Un décret et un arrêté, 9 pages au total, quelques milliers de caractères (espaces compris) constituent la substantifique moelle de la réforme du collège et ont engendré un nombre exponentiel de commentaires, tracts, pétitions, appels, collectifs, interviews, débats, prises de becs, clashes, argumentaires, intox, désintox,FAQ, communiqués… Preuve s’il en était besoin que l’École est un sujet de préoccupation majeure de la société française (et notamment de ses hommes et femmes politiques de tous bords prompts à toutes sortes de récupérations plus ou moins bienvenues et fondées).

Au détour de toute cette production, on en oublierait presque qu’il y a un avant et un après le collège. On entend par exemple que rien ne sert de réformer le collège tant qu’on n’aura pas résolu le problème de la maîtrise des bases, problème, entendons-nous bien, qui repose sur les épaules des professeurs des écoles. Puisque ce qui est important ce sont les bases, il faudrait consacrer davantage de moyens à leur enseignement et à leur acquisition. Si on évacue le détail de ce que sont les bases (lire, écrire, compter d’accord mais d’aucuns voudront y voir ajouter des activités physiques et sportives, de la pratique artistique, puis une langue étrangère ou encore du numérique, du droit, de la philosophie… et tout cela, finalement, à juste titre), il faudrait encore se mettre d’accord sur comment utiliser les moyens…

Il semble ressortir de tout ce que l’on lit ou entend sur la réforme du collège qu’il n’y a rien après le collège, comme si les élèves en avaient fini avec l’école au terme de leur année de troisième. Tout d’abord prenons acte que la fin de la scolarité obligatoire ne coïncide pas avec la fin du collège mais avec la première année post collège. Ensuite, scolarité obligatoire ne signifie pas scolarité absolue. On a l’impression, et la même impression ressortait des débats sur le socle commun, que les élèves devraient avoir tout vu et tout appris à la sortie du collège. Comme si le socle était un plafond et non la base permettant de poursuivre la construction de l’élève, de l’étudiant, du citoyen. C’est à se demander à quoi peuvent bien servir les lycées, les CFA et tous les autres lieux de poursuite d’études.

Ainsi si le collège est l’oméga de la scolarité de nos têtes boutonneuses blondes, brunes ou rousses à crête ou à frange, il serait logique de donner le plus possible à tout le monde. Mais de la même façon puisque le collège permet d’achever la construction du socle commencée à l’école primaire, il nous semble logique de ne pas donner aux établissements et aux familles au niveau du collège les outils pour faire jouer la concurrence. Notons qu’à l’école primaire où les possibilités de créer de la concurrence sont réduites du fait d’une relative homogénéité pédagogique (les options n’existent quasiment pas à l’école primaire), le ratio entre élèves scolarisés dans le privé et le public est de 6,5. Au collège, où la concurrence joue déjà à plein en surfant sur de nombreux dispositifs d’excellence fréquentés par 15% tout au plus des élèves, ce ratio tombe à 3,6 (chiffres DEPP de la rentrée 2013). N’oublions pas enfin que le collège n’est qu’une étape de ce que l’on appelle aujourd’hui la formation tout au long de la vie.

Réforme du collège : conseil pédagogique, quel pouvoir ?

Conseil pédagogique : il va me dire comment faire cours ?

Le conseil pédagogique ne dit pas comment faire coursRéforme du collège : le conseil pédagogique
Le conseil pédagogique n’a pas vocation à se substituer à la compétence professionnelle de l’enseignant ou à lui dicter comment faire cours. La liberté pédagogique de l’enseignant n’est pas remise en cause. Le conseil pédagogique doit être une instance de discussion et de réflexion sur le fonctionnement pédagogique de l’établissement : évaluation, travail par compétence, projets interdisciplinaires (EPI notamment), accompagnement personnalisé, histoire des arts, brevet blanc, utilisation de lamarge d’autonomie
Des super profs et les autres ?
Les membres du conseil pédagogique sont désignés par le chef d’établissement sur proposition du conseil d’enseignement de chaque discipline. Ce n’est pas encore le suffrage universel direct mais cela s’en rapproche. De toutes façons, le chef d’établissement ne peut pas désigner quelqu’un qui n’aurait pas été proposé. Les tendances autocrates que l’on peut rencontrer à l’occasion sont donc bien bornées. Jusqu’ici la fonction de coordonnateur de discipline n’a jamais posé de problème. Ou peut-être est-ce que parce que confier une tâche de secrétariat (liste de manuels et fournitures à acheter) à un collègue ne représente pas de « danger » pour les autres ? Ceux qui évoquent la crainte d’un abus de pouvoir de collègues sur d’autres collègues font preuve d’un certain mépris pour leur entourage professionnel.
Une instance qui doit fonctionner
Ce n’est pas parce que les membres du conseil pédagogique tirent leur légitimité de leurs collègues que le conseil pédagogique fonctionne. Il faut la volonté autant du chef d’établissement que des équipes pour en faire un lieu de débat visant à construire les moyens de la réussite de tous les élèves et l’amélioration des conditions de travail des personnels d’autre part.
Des revendications
Le Sgen demande toujours que soit élu un vice-président issu du corps enseignant et invite les membres de conseil pédagogique à faire adopter un règlement intérieur définissant les modalités de fonctionnement de l’instance. Il demande aussi que la participation aux instances des établissements soient pleinement reconnues.

Personnels handicapés : dispense exceptionnelle de concours

Dispense exceptionnelle de concours pour les personnels handicapés ?

PUBLIÉ LE 28/05/2015 À 12H24par Rémy Fontier, service juridique
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Les personnels handicapés peuvent être recrutés sans concours, à charge pour eux de prouver leurs compétences professionnelles à l’issue d’un contrat où ils sont quasiment dans la position d’un fonctionnaire stagiaire qui a réussi le concours.
Ils bénéficient d’un double examen par une commission ad hoc et par la Commission administrative paritaire (CAP) de leur corps. Un arrêt récent a mis en avant une autre des protections particulières à ces contractuels qui ont vocation à devenir fonctionnaires. Une deuxième période de stage étant possible, il convient de mettre en place des mesures pour favoriser l’intégration durant la seconde année. Encore faut-il préalablement que l’on procède à l’évaluation des compétences pour permettre à l’intéressé d’exercer ses fonctions dans des conditions prenant en compte son handicap.

Réforme du collège : le prof d'art devra t'il se mettre à la flûte ?

Arts plastiques : le prof devra-t-il se mettre à la flûte ?

Les arts plastiques dans la réforme du collègeArts plastiques et réforme du collège…

Non, le prof d’arts plastiques ne devra pas se mettre à la flûte (d’autant que celle-ci n’est plus explicitement citée dans les programmes d’éducation musicale depuis quelques années).
Surtout, la grille des horaires, et les programmes, font clairement apparaître deux disciplines. Elles ne sont associées qu’en tant que disciplines artistiques.
Arts plastiques : l’horaire élève n’a pas changéL’horaire des disciplines arts plastiques et éducation musicale reste bien d’une heure hebdomadaire chacune. La nouveauté réside dans la possibilité clairement offerte de semestrialiser l’horaire. Par exemple, dans un collège de 18 classes, un collègue d’éducation musicale pourra avoir un semestre avec 9 classes à deux heures hebdomadaires pendant que les 9 autres classes seront prises par son collègue d’arts plastiques pendant deux heures également. Et inversement au second semestre.
Il sera ainsi possible si les collègues le souhaitent de bénéficier de séances plus longues mais sur une période plus courte.

Réforme du collège : combien de postes en moins ?????

Combien de postes en moins avec la réforme du collège ?

Des postes en moins ? Non !Postes en moins ? Non : 4000 de plus !

Pour une fois, une réforme est clairement accompagnée par des postes en plus.
En effet, en 2012, le Président de la République avait annoncé la création de 60000 postes dans l’Education nationale. La Loi de refondation de l’Ecole de l’été 2013 a acté, y compris dans le budget de la Nation, la création de ces postes.
L’essentiel a été utilisé pour redonner du temps de formation aux enseignants stagiaires. Une partie de ces 60000 postes est destinée à la réforme du collège.Précisément, 4000 postes vont être fléchés vers les collèges aux rentrées 2016 et 2017.
Sur le principe, le Sgen-CFDT reconnaît un signal important. Sur le fond, il faut à tout prix éviter le saupoudrage et utiliser les moyens créés pour stabiliser partout les équipes.

EXamen réservé PLP/CPIF : liste complémentaire et moins d'angoisse

Liste complémentaire examen réservé PLP CPIF : le ciel s'éclaircit.

PUBLIÉ LE 20/05/2015 À 16H34par Vincent Bernaud
Pour la première année, le ministère a décidé d'ouvrir la spécialité Coordination Pédagogique, Ingénierie de Formation aux concours et examen réservés.
Pour l'examen réservé PLP, 21 personnes ont reçu l’information qu'elles étaient inscrites sur une liste complémentaire et qu'elles seraient nommés en tant que stagiaires à la rentrée 2015.
Au moment de saisir leurs vœux, certaines personnes se sont entendu dire que l'annonce de leur admission était une erreur.
Alerté, le Sgen-CFDT a immédiatement contacté le DGRH.
Au final nous avons reçu l'assurance « que les inscrits sur la LC du CAPLP réservé en CPIF de la session 2015 seront bien nommés stagiaires à la rentrée prochaine et qu'ils ont bien à saisir des voeux dans SIAL. Cette information va être confirmée aux intéressés. »
En cas de difficulté contactez-nous.