dimanche 29 décembre 2013

PISA à nouveau : humeurs, réactions

PISA et décrochage scolaire

PISA est devenu un évènement médiatique. Cependant, au-delà des commentaires sur le classement général des pays qui n'a pas grand sens, c'est l'écart français de plus en plus grand entre les bons élèves et les autres, en particulier les plus défavorisés. Car en effet, la réussite scolaire est très corrélée à l'origine sociale des parents. Une étude sur le supérieur le confirme encore : les inégalités d'accès aux haut diplômes se jouent surtout avant le bac. Sur 100 jeunes entrés en 6e en 1995, 44 sont désormais titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Cette proportion varie de 20 % pour les enfants d'ouvriers non qualifiés à 76 % pour les enfants de cadres ou d'enseignants. Des chiffres qui s'expliquent facilement par d'autres : parmi les jeunes entrés en 6e en 1995, près de 90 % des enfants d'enseignants ou de cadres ont eu le bac, contre 40 % des enfants d'ouvriers non qualifiés.
L'élitisme républicain, encore célébré et défendu par certain, est une machine à sélectionner et à exclure les plus faibles.
Ces résultats de PISA (et de multiples autres études qui vont dans le même sens) montrent que si l'on confie aux familles le soin de développer les compétences nécessaire à l'apprentissage des savoirs, l'Ecole est un outil de reproduction sociale, rien de plus.

CIO : un avenir pour les CIO - Division syndicale , HELAS...

Un avenir pour les CIO et leurs personnelsDIVISION SYNDICALE, NOUS LA DÉPLORONS ÉGALEMENT :
> Quand le syndicat majoritaire refuse de négocier une position commune, arguant du fait qu’il est majoritaire et que nous devons valider tous ses écrits sans pouvoir les modifier.
> Quand il défend un repli complet sur l’Éducation nationale, refuse de négocier la participation des CIO au SPRO, dénie aux régions leurs missions de service public et les accuse de faire le jeu du Medef, ne veut pas se situer dans le cadre de la politique d’orientation et de formation tout au long de la vie...
Nous ne percevons pas la logique dans cette défense des CIO... et nous pensons que cette démarche conduit au résultat inverse de celui attendu.

« Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement. »
Francis Blanche

L’AVENIR DES CIO : OÙ EN SOMMES-NOUS ?
Propos tenus par Jean-Pierre Bellier, IGeN, pilote du GT ministériel sur l’avenir de nos services et de nos personnels, et par Daniel assouline, conseiller du ministre de l’Éducation nationale sur l’orientation scolaire
« Le document produit par le GT ministériel sur l’orientation et plus particulièrement sur nos services est prêt. Il est sur le bureau du ministre et sera mis en discussion avec les organisations syndicales en janvier. »
« Cela concerne notamment le recrutement au niveau master, le statut des directeurs de CIO et leurs missions, le statut des CIO. »
« Les missions des COP ne doivent pas changer significativement. Ils seront toujours affectés administrativement en CIO mais pourront être en résidence principale dans un établissement (modèle du CIO de Thonon) ». Ce que nous avons toujours craint et dénoncé.
« Les DCIO auraient un nouveau statut pour valoriser leurs compétences techniques, managériales et le travail avec les partenaires. Un statut administratif serait donné au CIO type EPA (établissement public administratif), comme les établissements scolaires. »
Sur la question de l’avenir des CIO, D. Assouline nous a expliqué que « si le MEN allait créer 60 000 postes sur 5 ans, il était aussi soumis à une restriction budgétaire pour les frais de fonctionnement de –7 % comme les autres ministères ».
« Il n’était donc pas question que le ministère reprenne le financement des CIO suite aux désengagements des Conseils généraux. » Mais il s’agit bien d’une volonté politique de ne maintenir qu’un CIO sur deux, sous couvert de restriction budgétaire.
Dans le cadre de la convention entre le président de région et le recteur formalisant l’implication des CIO, D. Assouline pense « qu’effectivement, comme nous le demandons, les recteurs peuvent exiger un volet financier en contrepartie de l’investissement des moyens humains engagés dans le SPRO ».
« Le MEN a demandé à chaque recteur de réfléchir à une "carte cible" des CIO en fonction des désengagements pour arriver à faire face au mieux à moyen constant. Le résultat de cette réflexion doit arriver au ministère courant 2e trimestre ». Nous demandons que chaque rectorat mette en place un groupe de travail académique sur ce sujet avec les organisations syndicales pour éviter les aménagements incohérents.
« La solution législative ne pourra être trouvée que dans le cadre de la loi de décentralisation ou de la loi sur la formation professionnelle. C’est le véhicule législatif le plus rapide qui sera utilisé (plutôt formation professionnelle) ».
Audience avec le président François Bonneau, vice-président de l’aRF, en charge du dossier Éducation, le 4 décembre 2013
L’ARF a conscience que les personnels sont inquiets pour l’avenir des CIO et exprime sa volonté de ne pas provoquer de blocage quant à la participation des services de l’État au SPRO ; le service public de l’orientation de l’EN n’est pas mis devant une obligation ; sa participation est fortement souhaitée. Il ne s’agit pas d’une nouvelle structure, mais du pilotage des acteurs déjà présents pour renforcer l’efficacité du partenariat. Pour les CIO, c’est le recteur qui décidera, dans le cadre d’une convention rectorat/région.
Avec des budgets en baisse pour la première fois, les régions ne sont plus prêtes à financer les CIO. Il n’y aura donc pas de reprise des budgets des CIO quand les conseils généraux se désengageront, mais des contreparties en locaux ou en matériel sont envisageables. De nouveaux équilibres seront à trouver dans le cadre du SPRO, en fonction des situations locales. Il n’y aura pas de modèle unique :
•    la possibilité de loger un CIO indépendant et ouvert à tout public dans un lycée géré par la région, comme pour les CIO de Blois et de Vendôme où le CG 41 se désengage ;
•    s’inspirer des territoires ruraux (avec les maisons de santé) pour organiser des maisons communes que la région pourrait financer avec les différents acteurs de l’AIO dans le cadre du SPRO. La prise en charge d’un dossier pour le SPRO sur un territoire par un DCIO (décrocheurs, forum, animation du réseau...) pourrait permettre aussi des compensations financières.
DÉONTOLOGIE DES CONSEILLERS D’ORIENTATION-PSYCHOLOGUES
Concernant la défense de notre métier, nous préconisons l’élaboration d’une «charte déontologique spécifique au métier de conseiller d’orientationpsychologue » qui vienne compléter le Code de déontologie des psychologues. En effet, nous pensons que celui-ci ne recouvre pas le champ entier de nos pratiques professionnelles.
Cette charte permettrait à la fois :
•    de fixer un cadre et des limites à l’action des conseillers d’orientationpsychologues dans le champ de la formation et de l’orientation tout au long de la vie,
•    d’empêcher la prolifération et l’usage abusif de l’appellation « conseiller d’orientation » dans le secteur privé, en rappelant notamment le niveau des compétences requis pour exercer ce métier,
•    d’offrir des garanties d’indépendance, de compétences et de neutralité, à l’ensemble des publics en recherche d’informations et de conseils en orientation.
Cette charte déontologique est un complément indispensable au Code de déontologie des psychologues pour faire reconnaitre la spécificité du conseil en orientation.
DÉFENSE DES PERSONNELS
Le Sgen-CFDT est intervenu pour des stagiaires COP de l’Institut national de l’étude du travail et de l’orientation professionnelle (Inetop), non admis à doubler par le jury en juin 2013. Le Sgen-CFDT a demandé avec insistance au recteur de Paris et à la DRH du MEN de les autoriser à doubler. Ils viennent seulement d’être prévenus le 10 décembre de leur licenciement ! Nous avons toutefois obtenu le paiement de leur salaire jusqu’en septembre et nous interviendrons de nouveau pour obtenir un
paiement jusqu’au 10 décembre, mais c’est une situation scandaleuse qui pénalise gravement les collègues, empêchés de faire toute démarche administrative en l’absence de document officiel.
Le Sgen-CFDT est intervenu avec succès pour que les quatre collègues, admis en liste complémentaire du concours réservé, soient recrutés pour compenser les désistements aux autres concours. Il y a dorénavant des listes complémentaires pour les trois concours (externe, interne et réservé).
Le Sgen-CFDT est intervenu auprès du rectorat de Paris, à la demande des stagiaires ex-contractuels de l’Inetop, pour que leurs années d’expérience soient prises en compte financièrement. Il a obtenu une régularisation de leurs salaires au 1er septembre 2013 et une réunion explicative de rentrée à l’Inetop pour chaque nouvelle promotion.
DÉFENDRE LE SERVICE PUBLIC DE L’ÉDUCATION NATIONALE
> vous êtes attachés à la défense des CIO et de leurs personnels,
> vous êtes attachés à un service de proximité pour tous les publics, scolarisés, non scolarisés, en alternance, jeunes adultes et adultes... avec les moyens de fonctionner dans de bonnes conditions,
> la formation initiale et les élèves du secondaire sont le cœur de votre métier, mais vous voulez garder une ouverture sur le monde social et économique et travailler dans le cadre de l’orientation tout au long de la vie,
> vous pensez que votre métier est avant tout le conseil en orientation, qui nécessite une formation de psychologue,
> vous souhaitez rester fonctionnaires de l’EN, travaillant avec un esprit d’ouverture sur les partenariats, dans l’intérêt du public,
> vous pensez que les CIO doivent participer au SPRO sans que cela ne remette pour autant en cause nos statuts, nos missions et nos rattachements hiérarchiques,
> vous pensez que tout repli important sur la formation initiale de l’EN risque de mettre en danger les CIO, alors n’hésitez pas...
Rejoignez les listes du Sgen-CFDT aux élections professionnelles académiques de décembre 2014.
Nous serons plus forts auprès du ministère et des élus pour défendre les CIO et leurs personnels. envoyez votre accord de principe à l’adresse suivante : clorent@sgen.cfdt.fr (première liste à constituer en mars).
SYNDICAT GÉNÉRAL DE L’ÉDUCATION NATIONALE QUI RÉUNIT TOUTES LES PROFESSIONS DE L’EN,
> il dénonce le système éducatif actuel élitiste et reproducteur d’inégalités sociales, > il construit un projet d’évolution du système éducatif sans approche corporatiste
ni démagogique, dans le souci de l’intérêt général et du service public,
> il défend des valeurs d’égalité et de transformation sociale, refuse d’enfermer les trajectoires individuelles dans leur destin scolaire d’origine, prône la fluidité des parcours, valorise toutes les compétences et demande plus de démocratie dans l’école...
> il propose des pédagogies innovantes, ouvertes et actives,
> il se soucie à la fois de l’émancipation des personnes et de leur insertion professionnelle dans le but d’une autonomie pour tous,
> il est combatif et constructif, dans une logique de dialogue et de négociation, pour défendre le fonctionnement du service public de l’orientation de l’Éducation nationale et les conditions de travail des personnels.

Réforme des rythmes scolaires : nécessité inéluctable

Réforme des rythmes scolaires : arrêtons de marcher sur la tête !

PUBLIÉ LE 05/12/2013 À 08H20par attaché de presse
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Tribune parue dans Les Échos du 5 décembre 2013, co-signée par Frédéric Sève (SG Sgen-CFDT), Ivan Béraud (SG F3C), Marie-Odile Esch (SG Interco-CFDT), Bruno Lamour (SG FEP-CFDT).
Les fédérations F3C, Interco, FEP et Sgen syndiquent respectivement les animateurs, les personnels municipaux, les enseignants du privé et ceux du public.
Le débat sur la réorganisation de la semaine scolaire est révélateur de l'incapacité française à construire un dialogue social de qualité, ce que regrette la CFDT. Le goût pour la posture et la caricature, le soin que certains mettent à fausser les termes du débat pour le mener dans l'impasse, révèlent une haute maîtrise collective de l'art de rendre impossible les choses nécessaires.
Car la réforme des rythmes scolaires est nécessaire, elle est même inéluctable, tous les spécialistes et les acteurs de terrain le savent. Pour garantir la qualité des apprentissages, la semaine de l'écolier doit être mieux équilibrée et ses journées se raccourcir.
Par ailleurs, l'évolution des modes de vie et de travail accroît la demande d'accueil périscolaire. Le temps de la prise en charge collective des enfants s'allonge, dans la semaine comme dans la journée. Une modalité a été choisie en 2008 : partager le temps entre l'école (lundi, mardi, jeudi, vendredi), les activités péri-scolaires (mercredi), et les parents (weekend). C'est un échec et une erreur stratégique : chaque acteur social reste séparé des autres. À l'heure où la volonté est de réconcilier la société avec son école, on voit combien il devient important de construire la cohésion sociale dès l'école primaire en montant des projets communs à l'éducation, aux collectivités et aux acteurs de la société civile. C'est le pari qui nous est proposé par la réforme des rythmes. A nous de nous en saisir, tous ensemble !
Le plus ambitieux des projets, et le plus respectueux des besoins des enfants, est de demander aux municipalités et à l'école de coopérer pour se partager la journée, et de bâtir une offre éducative cohérente et de qualité, accessible à tous. Ce choix faisait consensus dès 2011, et il a d'ailleurs été validé lors de l'élection présidentielle. Mais c'est aussi un chantier complexe aux multiples écueils, désormais bien identifiés par les premiers retours d'expérience : organisation et durée de la pause méridienne, transition entre temps scolaires et périscolaires, « saucissonnage » des activités de l'enfant, coordination et formation des personnels, etc. Ce sont ces difficultés qui suscitent aujourd'hui les protestations des personnels. Ils veulent attirer l'attention sur le poids que font souvent peser ces nouvelles contraintes sur leurs conditions de travail.
Ce qui les irrite, c'est leur incapacité à faire entendre, et prendre en compte, leurs légitimes revendications. Et c'est là que parmi les corps intermédiaires français, syndicats et élus politiques, certains sont d'une coupable défaillance. À l'interpellation sur les modalités concrètes d'application de la réforme, ils ne savent, pour la plupart, répondre que par le report ou la réécriture du décret de janvier 2013. Or, ni l'un ni l'autre ne changeront rien au problème : un décret n'expliquera jamais comment se partager l'usage des salles de classes, comment organiser le transfert de responsabilité entre intervenants, comment faire travailler entre elles les différentes catégories de personnels sans dégrader leurs conditions de travail. Plus les difficultés concrètes apparaissent, et plus on y répond par un débat théorique sans issue autre que le passage en force ou l'abandon de la réforme.
Pour sortir de l'ornière, il faut instaurer un dialogue social de proximité, producteur de normes. C'est entre les syndicats de personnels (de tous les personnels), les associations de parents d'élèves et les maires de France que le dialogue doit se nouer dans le cadre des projets éducatifs de territoire (PEDT). C'est à eux de construire, à partir de leurs pratiques locales, une charte nationale d'organisation de l'école, qui recense les problèmes, préconise les solutions possibles et rappelle les conditions du respect de chaque catégorie d'acteurs de l'éducation. Une telle charte serait à la fois un repère pour les personnels dans leurs relations avec les municipalités, une garantie pour les usagers, mais aussi un guide pour les élus dans la construction de ce service public de l'enfance dont ils sont, plus que jamais, partie prenante. Elle constituerait le cadre et le socle d'un dialogue social local qui nous fait si cruellement défaut aujourd'hui.
Si nous n'assumons pas, maintenant, cette responsabilité, si la République renonce à son ambition éducative, alors nous aurons encore dévalorisé l'école et ceux qui s'y engagent, qu'ils soient professeurs, parents d'élèves, personnels municipaux, animateurs ou membres des associations partenaires de l'école et les premiers intéressés au service desquels nous sommes tous : les enfants.

MLDS : Préavis de grève du 12 février 2014

MLDS : audience à la DEGESCO -Préavis de grève pour le 12 février 2014


Le Sgen-CFDT a rencontré  mercredi 11 décembre le Directeur général de
l'enseignement scolaire et ses adjoints pour aborder la question des
personnels de la Mission de Lutte Contre le Décrochage Scolaire (MLDS)

Le Sgen-CFDT a fait part de la situation faite aux personnels,
principaux acteurs de la lutte contre le décrochage scolaire. Ils sont
soumis aux injonctions contradictoires depuis la mise en place du réseau
« foquale », ne sont souvent pas reconnus dans leur expertise et leur
professionnalité. Ils ne disposent toujours pas de dispositif leur
permettant d'accéder à la titularisation, ni de cadre horaire
hebdomadaire défini.
La Dgesco nous informe des rencontres avec les équipes académiques en
cours sur la mesure des effets de « foquale » et les incidences de
fonctionnement sur les personnels de la  MLDS.

Elle reconnaît qu'il n'y a pas de fiche de poste nationale, avec des
disparités académiques importantes. Elle confirme que les jurys de
concours n'ont globalement pas reconnu les personnels de la MLDS lors
des concours internes. Le Directeur général considère que le ministère
de l'éducation nationale est redevable aux personnels de la MLDS, de
leur action efficace en faveur de la lutte contre le décrochage.

La Dgesco s'engage à réunir rapidement un groupe de travail ministériel
sur la MLDS, et valide la reconnaissance des personnels comme personnels
enseignants. Le Sgen-CFDT avait déjà obtenu un engagement à voir traiter
la question de l'organisation des services des personnels MLDS dans le
cadre des missions des personnels enseignants.

Le Sgen-CFDT va appeler les personnels de la MLDS à se réunir pour
définir les revendications à porter en terme d'organisation des
services, de régime indemnitaire et d'accès à la titularisation. Au
niveau académique, il revendique la réunion de groupes de travail
académique pour clarifier les missions et le pilotage académique de la
lutte contre le décrochage scolaire. Il envisage de déposer un préavis
de grève pour couvrir tous les personnels lors de ces AG prévues le 12
février prochain

Enseignement primaire : demandes du Sgen au Ministre Vincent Peillon

Enseignement primaire : lettre ouverte au Ministre de l'Education Nationale


Monsieur le Ministre,

La loi d'orientation et de programmation de refondation de l'école fait de l'enseignement primaire une priorité nationale. Nous nous réjouissons que l'on reconnaisse enfin que c'est dans les écoles maternelles et élémentaires que se construit la réussite éducative des élèves et que peut se gagner le pari d'une école réellement démocratisée.

Cependant, cette priorité n'aura pas de sens sans la mobilisation de tous les personnels du premier degré. Or, après des années d'un mépris plus ou moins affiché pour leur travail, nos collègues sont dans l'attente d'un signe fort de reconnaissance de l'importance de leurs fonctions et de la qualité de leur engagement.

Cela suppose d'abord une amélioration de leurs conditions de travail, qui, pour le Sgen-CFDT, passe nécessairement par une déconnexion entre le temps élèves et le temps de service des enseignants. La réorganisation de la semaine scolaire le permettra, c'est pourquoi nous avons toujours préconisé l'abandon de la semaine de quatre jours. Le dispositif « plus de maîtres que de classes » est une des modalités pour le mettre en œuvre, mais il peut et il doit y en avoir d'autres. Et il faudra donner à ces transformations de l'ampleur et de la lisibilité, pour nos collègues comme pour le grand public.

La reconnaissance due aux personnels suppose également que l'on prenne au sérieux les défis qu'ils ont à affronter, et plus particulièrement l'évolution de leur métier. Le Sgen-CFDT demande une relance de la formation continue des personnels, pour leur donner les moyens de s'adapter aux nouveaux programmes, aux nouvelles technologies, au socle commun, aux apprentissages par cycles, ou aux publics scolaires. L'objectif est que tous les personnels de l'Éducation nationale puissent s'engager dans la fabrication collective du métier enseignant de demain.

Mais la reconnaissance ne doit pas être seulement individuelle. Il faut aussi reconnaître l'importance et la valeur des collectifs de travail. Dans le premier degré, l'absence de statut juridique de l'école oblige à en déléguer le pilotage aux municipalités, au collège ou à une administration trop lointaine. Il est nécessaire de construire un statut juridique de l'école, afin de lui donner, ainsi qu'aux collègues qui y travaillent, de l'autorité et de la légitimité face à leurs partenaires institutionnels. C'est également la condition indispensable pour simplifier et alléger le travail des directeurs.

Enfin, globalement moins bien payés que leurs homologues du second degré, les professeurs des écoles demandent aussi que notre système de rémunération assure une équité réelle. Le protocole catégoriel que nous avons signé au printemps a créé l'ISAE. C'est un premier pas en ce sens, mais qui ne saurait suffire. Nos collègues sont en droit d'exiger de l'Éducation nationale qu'elle reconnaisse à parité le travail de tous les enseignants.

Monsieur le Ministre, les collègues du premier degré, pour leur part, sont prêts à s'impliquer dans la transformation de l'école au service de la réussite de tous les élèves. La question est maintenant de savoir si l'engagement de la société française sera à la hauteur de l'enjeu.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l'assurance de nos sentiments les meilleurs.

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Cordiales salutations,

Suppression du Jour de carence : mesure d'équité pour la CFDT

La suppression du jour de carence est une mesure d'équité

PUBLIÉ LE 10/12/2013 À 16H10par Uffa-CFDT
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Communiqué de presse n° 7 du 10 décembre 2013 de l'Uffa-CFDT
la supression du jour de CARENCE
est une mesure d’équité

Mardi 12 novembre, l’Assemblée nationale a voté la suppression du jour de carence pour les agents de la Fonction publique en congé de maladie et la CFDT accueille cette décision avec satisfaction.
Elle n’a cessé de dénoncer ce dispositif  culpabilisant pour les agents contraints de cesser le travail pour raison de santé et stigmatisant pour tous les personnels.
Alors que de nombreux salariés bénéficient, au travers d’accords collectifs négociés, de la prise en charge des jours de carence, les agents de la Fonction publique en avaient été exclus sans aucune concertation avec leurs employeurs.
La Fonction publique traverse une période de dégradation générale et importante des conditions de travail, dont les répercussions sur l’état de santé des personnels sont indéniables. Dans ce contexte, pénaliser les agents malades en leur retirant une journée de salaire allait à l’encontre de ce que la CFDT revendique en matière de qualité de vie au travail et de prévention des risques professionnels.
Pour la CFDT, l’abrogation du jour de carence est une mesure d’équité qui redonne du sens  à la négociation en cours sur l’amélioration des conditions de vie au travail.
Elle engage les représentants des personnels et les employeurs publics à  poursuivre la réflexion et à mettre en œuvre rapidement des actions pour la prévention et le mieux être au travail dans chacun des versants de la Fonction publique.

CPGE : les problèmes demeurent malgré la clôture du dossier

CPGE :
LA NÉGOCIATION EST TERMINÉE
MAIS LES PROBLÈMES DEMEURENT

En annonçant vendredi, à la surprise générale, la fin des discussions sur les CPGE, Vincent Peillon met en difficulté les organisations syndicales qui avaient joué le jeu du dialogue social et refusaient la perspective du statu quo. Car si la négociation sur les services est terminée, les problèmes soulevés par l'évolution des services en classes préparatoires demeurent.
La question de la cohérence reste posée par les collègues à qui on demande de remplir leur classes et à qui on semble reprocher d'y travailler. La question de l'équité reste posée par une réforme qui traite de la même manière des collègues dont les situations sont extrêmement diverses. Enfin, la question du devenir des classes préparatoires et de leur place dans l'Enseignement Supérieur reste posée. L'Éducation nationale ne peut continuer à demander aux enseignants d'œuvrer au rapprochement avec l'université tandis qu'elle les maintient, par la définition de leur service, dans l'enseignement secondaire.
Les professeurs de CPGE payent aujourd'hui « chèrement » un statu quo faussement protecteur et désormais intenable, y compris pour l'opinion publique.

Depuis longtemps, le Sgen-CFDT réclame, souvent bien seul, que l'on sorte enfin de la dualité du système d'enseignement supérieur français et que l'on travaille au rapprochement des classes préparatoires et des universités. Ce chantier ne peut plus être différé aujourd'hui. Il faut sortir d'un système de concurrence absurde qui pénalise les premiers cycles universitaires en leur retirant les meilleurs élèves, et expose les collègues travaillant en CPGE au ressentiment des uns et des autres. Nous ne pouvons plus faire l'économie de cette mise à plat.
C'est pourquoi le Sgen-CFDT, seul encore une fois lors du groupe de travail du 2 décembre, a demandé l'ouverture d'un groupe de travail sur les classes préparatoires pour aborder ces questions de fond. Cette revendication reste, plus que jamais, d'actualité. Le Sgen-CFDT se donnera les moyens de la faire aboutir.
 
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COP : Victoire du Sgen face au Snes position déontologique dans les décisions d'orientation

Victoire du Sgen pour un positionnement déontologique du COP dans les décisions d'orientation


Le Conseil supérieur de l’éducation s’est réuni le jeudi 14 novembre pour donner un avis sur le projet de décret portant sur l’expérimentation « dernier mot aux parents » pour le palier d’orientation en fin de 3ème.
L’avis du CSE

La 1ère proposition du ministère indiquait à l’article 3, deuxième paragraphe :
« Lorsque ces propositions ne sont pas conformes aux demandes, le chef d’établissement ou son représentant reçoit l’élève et ses responsables légaux avec le conseiller d’orien- tation-psychologue afin de leur expliquer les propositions du conseil de classe et de recueillir leurs observations ... ».
Amendement défendu par le Sgen-CFDT

Le Sgen-CFDT a défendu le fait que ce soit le professeur principal qui reçoive les familles avec le chef d’établissement, et non le COP, et que la famille soit ensuite reçue par ce dernier. Ce qui donne pour l’écriture de l’article avec la suite du paragraphe :
« Lorsque ces propositions ne sont pas conformes aux demandes, le chef d’établissement ou son représentant reçoit l’élève et ses responsables légaux avec le professeur principal afin de leur expliquer les propositions du conseil de classe, de recueillir leurs observations et de proposer un entretien avec un conseiller d’orientation-psychologue dans un délai de cinq jours. Si, au terme de ces cinq jours, le cas échéant après une nouvelle rencontre avec le chef d’établissement ou son représentant organisée à la demande de l’élève et ses responsables légaux, ces derniers maintiennent leur choix, le chef d’établissement en prend acte et prononce une décision d’orientation conforme à ce choix. Il en informe l’équipe éducative ».
La position du Sgen-CFDT respecte le statut et les missions du COP

Plusieurs raisons ont motivé cet amendement :
♦ Le COP ne prend pas part directement à la décision du conseil de classe et ne doit pas être « assimilé » à celle-ci.
♦ Le COP est dans le conseil (tenir conseil), l’aide au choix et déontologiquement ne peut être dans la même posture que l’établissement qui est juge et partie de la décision. Il doit pouvoir recevoir des informations sous le sceau du secret professionnel et donner des conseils en toute indépendance.
♦ Le COP n’est pas sous l’autorité du chef d’établissement mais du directeur de CIO.
♦ Le COP ne représente donc pas la politique d’orientation de l’établissement.
Le ministère s’est rangé aux positions du Sgen-CFDT, soutenu par d’autres syndicats qui allaient dans ce sens, et a accepté de modifier cette procédure.
Le Snes a proposé un amendement pour que le COP soit dans les 2 entretiens : avec le chef d’établissement et le professeur principal et ensuite reçoive la famille. Nous n’en avons pas bien compris la raison. Pour nous cela ne peut entraîner que de la confusion sur la place du COP.
L’amendement du Snes a été rejeté par le CSE et le projet de décret modifié sur proposition du Sgen-CFDT a reçu un avis favorable de la grande majorité des organisations représentées, sauf le Snes. Comprenne qui pourra. N’est-ce pas étonnant de la part d’un syndicat qui se dit si attaché au titre de psychologue ?

Enseignement Pro : réflexion sur CCF et PFMP, amélioration des conditions de travail

CCF et PFMP : Améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions d'apprentissage des élèves

PUBLIÉ LE 18/11/2013 À 17H53par Albert Ritzenthaler
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Le Ministère vient d'entamer des discussions avec les organisations syndicales sur le contrôle en cours de formation (CCF) et les périodes de formation en milieu professionnel (PFMP).
Il envisage à l'issue de ces échanges des modifications dès la rentrée prochaine sur ces deux aspects, sans préjuger des évolutions liées aux bilans des réformes des lycées  qui auraient lieu pour la rentrée 2015.
Pour le Sgen-CFDT, ces discussions sont nécessaires au regard des difficultés rencontrées par les personnels. La difficulté à trouver des entreprises pour les PFMP, le CCF transformé en examens partiels, lourds à organiser, à faire passer, à évaluer, ont fortement dégradé les conditions de travail en LP. Le contrôle en cours de formation devait être un dispositif souple de validation des compétences inclus dans les parcours de formation. Il est devenu un dispositif d'examen permanent, qui ampute  énormément le temps sur la formation.
Pour le Sgen-CFDT, le conseil pédagogique doit piloter l'organisation des PFMP. En fonction des propositions des équipes pédagogiques, la durée de chaque PFMP et la durée globale doivent être adaptées aux baccalauréats avec souplesse, dans une fourchette   allant de 18 à 22 semaines.
Pour le Sgen-CFDT, il est impératif d'améliorer les conditions de travail des personnels ETde faire réussir les élèves.
Ce que nous ne voulons pas :

- le retour à une  évaluation terminale qui oblige à courir après le programme, favorise le désinvestissement des élèves, laisse sur le bord du chemin les élèves en difficulté.
- Une simple moyenne des notes de l'année pour justifier d'un pseudo contrôle continu.
- Un système qui conforte l'isolement des collègues et les rend seuls responsables de tout
Ce que nous voulons :

- Une organisation pédagogique qui garantisse pour chaque enseignant l'exercice serein de sa mission de service public : permettre à chaque élève de valider les compétences nécessaires pour obtenir un diplôme assurant son insertion professionnelle et la possibilité de poursuivre des études.
- Une organisation pédagogique qui facilite pour chaque jeune en formation  un parcours qui réponde à ses besoins, dans le cadre d'unités  validées au fil de la formation.
- Un CCF simplifié, élaboré et validé collectivement.
- L'intégration  de l'évaluation du diplôme intermédiaire dans celle du bac pro à l'image de ce qui a existé avec les BEP et CAP intégrés.
- Le pilotage de l'évaluation par le conseil pédagogique.
- La création d'une banque de données académique de sujets.
- Le développement de l'usage du numérique pour faciliter le travail collaboratif des élèves.

CPE : réécriture de la circulaire de 1982

CPE : un métier qui a évolué avec le système éducatif

PUBLIÉ LE 25/11/2013 À 14H17par Jean-Michel Bouriah
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Il faut réécrire la circulaire de 1982 !
Refonder, c’est aussi redéfinir

Le ministre Vincent Peillon s’est engagé à redéfinir les métiers au sein de l’Éducation nationale. Le Sgen-CFDT attend ces travaux depuis très longtemps.
Pour ce qui concerne les conseillers principaux d’éducation, le Sgen-CFDT revendique une réécriture de la circulaire de 82 depuis 1995. En 30 ans, le métier a profondément évolué. Il est temps de le reconnaître. C’est un enjeu majeur pour la refondation de l’École !
Une première étape : le référentiel métier

Si le référentiel inscrit l’ensemble des métiers d’enseignement et d’éducation au cœur d’un même référentiel de compétences, c’est grâce à la pugnacité du Sgen-CFDT. Il a, dans les groupes de travail successifs, demandé un référentiel unique, qui mette en avant l’unité des métiers de l’éducation et le travail en équipe, avec une annexe spécifique. Ce référentiel fait du suivi éducatif, de la prévention et de la lutte contre le décrochage scolaire, des champs de compétences communs.
La partie de l’annexe spécifique au métier de CPE réaffirme le positionnement du conseiller principal d’éducation dans l’équipe pédagogique en rappelant qu’il doit « Accompagner le parcours de l’élève sur les plans pédagogique et éducatif ».
Pourquoi réécrire une circulaire ?

Le référentiel, s’il pose les compétences nécessaires à l’exercice du métier de CPE, doit être décliné en terme de missions.
Aujourd’hui, la circulaire doit être cohérente avec le référentiel et les pratiques telles qu’elles se sont adaptées. Ne pas le faire serait une atteinte à la réussite des élèves et aux conditions d’exercice des CPE.
Certains ont déjà exprimé leur volonté de voir remplacée la circulaire de missions par un décret. Le Sgen-CFDT n’y est pas favorable. En effet, nous le constatons au quoti- dien, l’univers éducatif est en constante évolution. Il faut donc laisser une place pour l’adaptation nécessaire des missions à ces transformations. Cette réécriture à venir n’est qu’une étape, nous le savons. Des transformations plus profondes de l’École vont être indispensables, et les CPE devront y participer.
Les exigences du Sgen-CFDT

• Le CPE responsable de service. Il n’est pas concevable, pour le Sgen-CFDT, que le CPE se définisse comme un Gentil Organisateur. Il participe au recrutement local des personnels de vie scolaire. Il organise le service de ces personnels. À ce titre, il bénéfi- cie d’une autonomie concertée et garantie.
• Coordonnateur de la politique éducative de l’établissement, le CPE remplit son rôle de conseiller auprès de l’ensemble de la communauté éducative.
• Membre de l’équipe pédagogique, le CPE participe à l’acquisition et à la validation, par les élèves, du socle commun.
• Le CPE ne doit pas être l’unique garant du respect des règles dans l’EPLE. Ceci doit être la mission de tous les acteurs de l’EPLE.
Pour le Sgen-CFDT, les missions des CPE doivent être revues. Cette révision doit être faite dans la concertation et le respect des personnels.